La mission Mahanoro vers le chemin de maturité

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Depuis son premier baptisé (14 Mai 1871), la mission Mahanoro ne cesse de nous dévoiler petit à petit son visage. On peut dire qu’elle n’est plus enfant mais n’arrive pas encore à l’âge adulte. Elle se rajeunit jour et nuit par la grâce de l’Esprit.

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Nous, les oblats qui travaillent actuellement dans cette mission, essayons de continuer les oeuvres d’évangélisation que nos missionnaires prédécesseurs ont faits.

Notre méthode d’évangélisation est de mettre ensemble nos énergies pour la gloire de Dieu. Mais Quelles sont ces énergies ? Notre charisme en tant qu’oblat et le souffle de l’Esprit Saint qui était déjà répandu dans notre région. C’est à dire former des bons chrétiens responsables et se laisser évangéliser par eux-mêmes.

1. Former en bon chrétien : Il faut instruire nos collaborateurs à l’étude de la Parole et l’enseignement social de l’église. Par la lumière de l’évangile qu’ils vivent dans leur milieu social, ils peuvent se partager avec les autres. Nous avons eu deux sessions cette année : la session des catéchistes et inspecteurs au niveau de la mission centrale (Mahanoro) et la deuxième dans nos secteurs de brousse.

2. Se laisser évangéliser : Nous utilisons la méthode de voire, réfléchir, et d’agir. Nous écoutons les inspirations de nos collaborateurs, les valeurs ancestrales qu’ils gardent encore, et les coutumes traditionnelles qui sont compatibles à l’évangile .A partir de cela, nous prenons une décision ensemble. Dans notre tribu par exemple, chaque année les gens célèbrent la réorganisation du clan qu’ils appellent « baignade de la parole » ( zakam-pandrona). C’est un temps de réconciliation entre famille en rivalité et cela se déroule souvent au mois de juin (à la fin de la récolte). Après la réconciliation, chaque famille apporte leur repas à la maison centrale (tranobe) du village et se partage avec les autres. C’est un moment de festivité et de joie. Nous avons étudié cette coutume et nous étions très impressionnés. Nous avons pris la décision de l’appliquer mais à notre manière. Cela fait trois ans que nous pratiquons le repas de la réconciliation et quelle joie pour nos communautés chrétiennes ! Nous avons christianisés leur coutume. Une véritable inculturation ! Après les chants d’invocation de l’Esprit Saint, nous lisons La Parole de Dieu suivit des cantiques. Le président principal (catéchiste ou inspecteur) prend la parole. Sa prédication met l’accent sur l’amour et la réconciliation, et puis à la fin de son discours, il se tourne vers la croix du Christ pour demander le véritable Amour par Celui qui était crucifié pour notre Amour (souvent la croix est placée à l’Est de l’église). Quand il termine sa prière, il se tourne vers l’Ouest (couché du soleil) pour chasser l’esprit du mal qui nous divise. En concluant, toute la communauté se serre les mains en signe de réconciliation. Chaque famille a déjà apporté leurs repas et on mange, on partage ensemble le temps de festivité.

Nous sommes encore minoritaire par rapport au bon nombre de la population, mais par la grâce de l’Esprit, nous pouvons transformer notre société. On voit que les chrétiens se sentent à l’aise dans leur église. Ce n’est pas seulement l’église des missionnaires mais leurs églises aussi. Le sens de la responsabilité entre petit à petit. Le Verbe se fait chair.

Malgré nos initiatives, nous gardons toujours les styles pastoraux ordinaires. Les sessions de tous les mouvements (Les jeunes paysans, les jeunes Eucharistie, les filles de Marie, les enfants de choeur, l’union des jeunes du district, animation vocationnelle, formation pour des couples).

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3. Pèlerinage de district : Chaque mois de septembre, nous organisons un pèlerinage à Manakana (8Okm de la mission).Un village du défunt Mr Naboto Martiale, un inspecteur qui travaillait et aidait les Missionnaires dans l’évangélisation de cette région. Il était très connu et menait une vie sainte et sage. Cette personne est comme un parrain spirituel pour nos chrétiens. Le pèlerinage est marial mais n’empêche pas de faire une conférence bien précise et un chemin de croix. Cette année il y avait 868 pèlerins.

P. Jean DIDIER, omi
Curé de la paroisse