Retraite annuelle - deuxième vague

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RekolekcjonistaEn février, nous avons fait comme d’habitude la retraite annuelle (deuxième vague 14-19 février) chez les Pères Carmes à Itaosy - Antananarivo. La retraite été prêchée par le P. Denussein, un prêtre malgache de la Congrégation des Montfortains.

Le P. Denussein a expliqué ce que c’est de faire une retraite. C’est un temps d’épreuve, de discernement et d’écoute de l’Esprit Saint qui nous parle et nous murmure dans le silence. Nous sommes aussi invité par le Pape François à écouter dans l’Église le crie de la terre.

Logo Chapitre

 

Le thème de la retraite s’est basé sur le thème du dernier Chapitre général : «Pèlerins d’espérance en communion ». Le P. Denussein a souligné, en montrant notre Logo de ce Chapitre général, que tous les croyants sont comme pèlerins. Nous avons 4 éléments de la vocation : la vocation au départ, la vocation sur la route, la vocation en travaillant dans un pays étranger et la vocation au « retour » dans la maison du Père.

 

 

Retraite 01Au commencement fut la rencontre : La Bible est une histoire de rencontre, entre l’Amant et l’aimé (Cant 3,1-4). Mais c’est toujours Dieu qui prend en premier lieu l’initiative d’aimer. L’homme ne fait qu’accepter ou refuser l’amour de Dieu. Accepter veut dire « bonheur » et refuser signifie « se séparer de l’amour. »

Ensuite le P. Denussein a répondu sur plusieurs questions :

Qui est Dieu ? Comment le connaître ?  Connaissons-nous Dieu et Dieu nous connaît-il ?

Il a souligné aussi que notre pèlerinage c’est comme un voyage. Les idées de base sont : Pèlerinage intérieur, voyage de conversion de cœur, voyage lié a la vénération des saints (XVIème siècle), un voyage invisible suivi par des récits enchanteurs, voyage fait dans un but religieux vers un lieu saint. Dans « Sequela Christi » (Suite du Christ) :

  • Retraite 02Mettre ses pas sur les pas du Christ,
  • Le pèlerinage chrétien est une vie - on se quitte pour accueillir le Christ,
  • Chemin : celui de la Croix
  • Son terme : la mort

Compost Bagage

 

 

Le kit de pèlerin :

  • Le désir - « Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche, toi mon Dieu » (Ps 41,2-3)
  • L’espérance - La foi est espérance (He 10,22-23). Parvenir à la connaissance de Dieu, le vrai Dieu c’est recevoir l’espérance. L’homme a de nombreuses espérances variées selon les diverses périodes de sa vie. Mais la grande espérance est Dieu seul. Dieu est le fondement de l’espérance, le Dieu qui possède un visage humain.

 Compostelle

 

 Le statut du pèlerin :

  • Du latin « peregrinus » - pèlerin veut dire « qui voyage à l’étranger, vient de l’étranger, concerne l’étranger. » Per - (à travers) agros (champs, campagne, territoire, pays) : aller par les champs comme un étranger. Le pèlerin est un étranger qui a quitté sa maison, un étranger qui n’a plus de racines (Gn 12,1 ; He 11,8.10). Ainsi dans le latin chrétien du IX et XIème siècle « peregrinus » désigne le voyageur religieux vers un sanctuaire. La Palestine (Jérusalem), Rome, Compostelle sont les lieux les plus privilégiés.

 

Après, le P. Denussein a parlé de LA PRIERE. Il a cité le Pape Benoît XVI : « Dans la prière, l’homme doit apprendre ce qu’il peut vraiment demander à Dieu - ce qui est aussi digne de Dieu. Il doit apprendre qu’on ne peut pas prier contre autrui. Il doit purifier ses désirs et ses espérances. Il doit se libérer des mensonges secrets par lesquels il se trompe lui-même : Dieu les scrute, et la confrontation avec Dieu oblige l’homme à les reconnaitre lui aussi. Dans la prière, il doit toujours y avoir une association entre prière publique et prière personnelle. Ainsi nous pouvons parler a Dieu, ainsi Dieu nous parle. De cette façon se réalisent en nous les purifications grâce auxquelles nous devons capables de Dieu et aptes au service des hommes. »

Retraite 04Retraite 03

LA TENTATION dans la prière - le texte d’un guide vers la liberté intérieure - Evagre le Pontique, Traité pratique ou le Moine, t.II :

Le démon de l’acèdie, qui est aussi appelé « démon de midi », est le plus pesant de tous - il attaque le moine vers la quatrième heure et assiège son âme jusqu’à la huitième heure. D’abord, il fait que le soleil parait lent à se mouvoir, ou immobile, et que le jour semble avoir cinquante heures. Ensuite il le force à avoir les yeux continuellement fixes sur les fenêtres, à bondir hors de sa cellule, à observer le soleil pour voir s’il est loin de la neuvième heure, et à regarder de-ci, de-là si quelqu’un des Frères (…) En outre, il lui inspire de l’aversion pour le lieu où il est, pour son état de vie même, pour le travail manuel. De plus ce démon de midi insinue l’idée que la charité a disparu chez les Frères, et qu’il n’y a personne pour le consoler. Et s’il se trouve que quelqu’un, dans ces jours-là, ait contristé le moine, le démon se sert aussi de cela pour accroitre son aversion. Il l’amène alors à désirer d’autres lieux, ou il pourra trouver facilement ce dont il a besoin, et exercer un métier moins pénible et qui rapporte davantage ; il ajoute que plaire au Seigneur n’est pas une affaire de lieu ; partout en effet, est-il dit, la divinité peut être adorée. Il joint à cela le souvenir de ses proches et de son existence d’autrefois, il lui représente combien est longue la durée de vie, mettant devant ses yeux les fatigues de l’ascèse ; et, comme on dit, il dresse toutes ses batteries pour que le moine abandonne sa cellule et fuie le stade. Ce démon n’est suivi immédiatement d’aucun autre : un état paisible et une joie ineffable lui succède dans l’âme après la lutte.

Lorsque nous nous heurtons au démon de l’acèdie, alors, avec des larmes, divisons notre âme en deux parties : une qui console et l’autre qui est consolée, et semant en nous de bons espoirs, prononçons avec David cette incantation : « Pourquoi es-tu triste, o mon âme, et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, car je le louerai, lui le salut de ma face et mon Dieu. » (Ps 41,6). Il ne faut pas déserter la cellule a l’heure des tentations, si plausibles soient les prétextes que l’on se forge ; mais il faut rester assis à l’intérieur, être persévérant, et accueillir vaillamment les assaillants, tous, mais surtout le démon de l’acèdie qui, parce qu’il est le plus puissant de tous, rend l’âme prouvée au plus haut point ; car fuir de telles luttes et les éviter, cela apprend à l’esprit à être inhabile, lâche et fuyard.

Il faut que le moine soit toujours prêt, comme s’il devait mourir le lendemain, et inversement, qu’il use de son corps comme s’il devait vivre avec lui de nombreuses années.

Retraite 06Il a parlé de l’Eucharistie qui doit être au cœur de notre vie : une invitation. L'Eucharistie a trois significations :

  • Symboles dans le premier Testament
  • Les événements de l'histoire
  • Être un sacrement tel que nous le connaissons aujourd'hui

A la fin il a parlé de Marie - une icône du pèlerin de l’espérance en communion. Le Pape François dans « Evangelligaudium », n.286 a écrit : « Marie est la missionnaire qui se fait proche de nous pour nous accompagner dans la vie, ouvrant nos cœur à la foi avec affection maternelle. Comme une vraie mère, elle marche avec nous, lutte avec nous et répand sans cesse la proximité de l’amour de Dieu. »

 

Retraite 07La grandeur de Marie - Marie a du avancer dans le pèlerinage de la foi. Elle nous précède dans la foi, la vocation et nous confirme dans la mission. L’Église marche au cours du temps et sur ce chemin elle progresse en suivant l’itinéraire accompli par la Vierge Marie. Elle nous aide à traduire notre foi en annonce joyeuse et sans frontière de l’Evangile. (cf. L.G n.58 ; Redemptoris Mater, n.2).

« Marie est grande précisément parce qu’elle ne veut pas se rendre elle-meme grande, mais elle veut rendre Dieu grand. Elle est humble : elle ne veut etre rien d’autre que la servante du Seigneur. Elle sait qu’elle contribue au salut du monde, non pas en accomplissant son œuvre, mais seulement en se mettant pleinement a la disposition des initiatives de Dieu. Elle est une femme d’esperance : uniquement parce qu’elle croit aux promesses de Dieu et qu’elle attend le salut d’Israel ; l’ange peut venir chez elle et l’appeler au service decisif de ces promesses. C’est une femme de foi : « Heureuse celle qui a cru », lui dir Elisabeth. Marie, la Vierge, la Mere, nous montre ce qu’est l’amour et d’où il tire son origine, sa force toujours renouvelee. C’est a elle que nous confions l’Eglise, sa mission au service de l’Amour. » (Extrait de l’Encyclique Deus Caritatis est, n.41)

 

A l’école de Marie, la femme eucharistique - L'Eucharistie est un mystère de la foi et Vierge Marie peut nous y guider."Fais maintenant" et "Fais ce qu'il vous dit" se complètent. Le "Oui" de Marie, qui a répondu à l'Ange, est le même que notre "Amen".Celui qui a reçu Jésus dans le sein maternel a été la premier à recevoir le "Corps".C'est une réception avant l'Eucharistie, selon le Pape Jean-Paul II (Ecclesia de eucharistia n.53-58).Le Cantique de Marie ((Lc 1,46-55) peut être lu avec le mystère de l'Eucharistie.

Groupe OMI

Merci, Père Denussein, de nous avoir parlé de l’Église, de la prière, de nous qui sommes les pèlerins et de la Vierge Marie. Et aussi grâce aux citations et à ce que vous nous avez dit, vous nous avez montré comment l’Esprit-Saint travaille à l’intérieur de nous et qu’il est universel, c’est l’Esprit de Dieu, qui est pour tout le monde.

La journée de pique-nique a marqué la fin de ce temps de retraite annuelle. Chaque participant a ressenti la joie d’être ensemble. Ce fut une rencontre fraternelle !

P. Henryk Marciniak OMI
Supérieur d'OMIFILM - Fianarantsoa