L'Eglise aujourd'hui

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ZMM

 

La mise en place de la Conférence Episcopale et de ses commissions permet la malgachisation de la liturgie, le renouveau de la catéchèse (et la fondation du Centre de Formation catéchistique), l'approfondissement oecuménique, et les efforts pour le développement. Les mouvements d'Action Catholique spécialisée (TAK, FTMTK, ACI ...) prennent leur essor, tandis que se réorientent des mouvements traditionnels (comme les ZMM).

1975La Révolution culturelle de 1972 conduit les Evêques (dont 8 sur 17 sont alors malgaches) à convoquer pour 1975, un Synode national précédé de réunions dans chaque diocèse. Préparé dans l'ambiance créée par le renouveau du Fokonolona où s'engagent de nombreux croyants, il se tiendra au moment où le pays choisit la voie socialiste. Si le Synode insista sur la place des laïcs dans les diverses instances de l'Eglise et sur le nécessaire inculturation de la foi, l'engagement des chrétiens s'en trouva gauchi. L'effort considérable lancé dans le domaine scolaire public se fit au détriment des écoles confessionnelles et la diffusion d'une idéologie athée à travers les programmes d'enseignement inquiéta.

EpiscopatCela hâte le rapprochement oecuménique au sein du Conseil des Eglises Chrétiennes (FFKM), proclamé le 20 janvier 1980. Celui-ci rapidement s'implante dans toute l'île. Devant l'échec de la politique menée par l'Etat que traduisent la pauvreté croissante, l'insécurité, voire la déshumanisation, les prises de positions du FFKM que relaient quelques lettres vigoureuses des Evêques sont alors les seules réactions possibles dans un régime qui se protège par la censure.

Dans les années 1975-1990, augmente le nombre des séminaristes, comme celui des religieuses. Les Evêques décident de décentraliser la formation, d'abord pour les trois premières années puis, après 1990, pour le deuxième cycle. Dans le même temps se remplissent les scolasticats des congrégations masculines. C'est vers 1995 que les prêtres nationaux dépassent le nombre des missionnaires, mais déjà des religieuses et religieux malgaches sont partis travailler dans d'autres pays ...

En fait, l'augmentation du personnel d'Eglise correspond à la croissance démographique. Celle­-ci s'accompagne d'un pluralisme religieux avec la montée de l'Islam, des groupements d'inspiration pentecôtistes et des sectes, ce qui réclame un renouveau de la catéchèse et de la pastorale dont l'essor des communautés de base est un essai prometteur.

 

 

 

J2MadaAprès la visite de Jean Paul II (1989), le FFKM provoqua une concertation nationale permettant aux forces vives du pays de s'exprimer face à un régime bloqué (1990). Les mouvements populaires de 1991 amenèrent la Troisième République. Cela contribua à donner au FFKM un visage socio-­politique qui parait avoir freiné la dynamique d'un effort spirituel et doctrinal vers l'Unité. 

La fondation de l'Institut Catholique de Madagascar (1997) qui, outre la Théologie et la Philosophie a ouvert une faculté de Sciences Sociales, fait espérer une réflexion en profondeur pour un christianisme capable d'affronter les défis du XXIe siècle. InstitCathLe rajeunissement en cours de l'Episcopat peut la favoriser. Mais, dans "cette oeuvre de Dieu confiée aux mains des hommes"qu'est l'Eglise, c'est la présence de l'Esprit Saint dans tout le Peuple de Dieu qui demeure la garantie de l'espérance.         

 

 

 

 

 

 

P. Bruno Hübch