Ma joie d’être missionnaire OMI

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Ordonné prêtre le 24 juin 2023, moi, P. Lucien RAKOTOARISOA voudrais partager avec vous ma vie missionnaire. La Délégation OMI-Madagascar m’a envoyé pour travailler en brousse dans le district de Mahanoro, c’est-à-dire dans la partie Est de Madagascar, à 361 km de la capitale d’Antananarivo. Ce district est assez vaste, constitué par 133 Eglises dont 34 en brousse qui sont à ma charge.

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La préparation de la pastorale en brousse

Un mois avant mon départ en brousse, j’envoi un circulaire pour chaque communauté ecclésiale afin que les fidèles puissent se préparer (maison d’accueil, nourriture etc.). Il faut mentionner que je travaille dans une zone qui n’est pas accessible en moto donc je dois marcher à pied pendant deux heures ou plus pour parcourir un village à un autre.

 

 

La pastorale proprement dite

Arrivée dans un village, je reçois une tasse de café (tradition typiquement malagasy dans cette zone) et je commence à élaborer mes programmes avec l’inspecteur (un laïc à qui on confie la responsabilité de trois ou quatre Eglise en brousse)

Dans la matinée, je consacre mon temps à l’écoute des gens qui viennent partager leurs soucis, leurs soifs, etc. ; mais entre- temps, j’appelle quelques personnes pour la préparation de la liturgie.

Dans l’après-midi, j’accueille les gens qui viennent se confesser. Après la confession, nous répétons ensemble la liturgie en vue d’une belle célébration eucharistique. Après la messe, je donne la catéchèse et je laisse les fidèles poser des questions pour qu’ils avancent davantage dans leur vie de foi.

Je fais la catéchèse après la messe parce que certains arrivent en retard.

Après la catéchèse, je continue la pastorale de proximité, c’est-à-dire d’aller visiter les gens dans leur foyer pour les encourager et surtout apporter la communion aux malades.

Après le dîner, la classe de chant commence et terminons par la prière avant d’aller dormir.

La journée est souvent très chargée et parfois fatigante mais les fidèles qui viennent de loin me donnent le courage et l’ambition de me tenir toujours débout. En voyant l’accueil chaleureux, la fatigue disparait vite et je remercie Dieu car il me fortifie toujours dans la pastorale.

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Difficultés et défis pastoraux

La saison pluvieuse : Le mauvais temps reste un obstacle majeur et ne me permet pas d’aller visiter tous les chrétiens en brousse. Il faut traverser des rivières sans pirogue et cela est impossible. Parfois on continue toujours la marche pastorale, et je reste dans un village si la situation est insurmontable. Par contre, je rattrape le tourné lorsqu’il fait beau.

L’invasion des églises sectes : Les églises sectes se forment presque partout dans chaque village. Ils essayent de convaincre les fidèles d’adhérer au sectarisme. Ils font des lavages de cerveau, des prières de délivrance, etc. Cette invasion des églises sectes ne devrait pas être négligée et demande même une réflexion profonde.

Mais la course à l’évangélisation faite par les sectes ne me terrorise pas.

Nous, de notre côté, nous essayons pendant la pastorale de toucher vraiment la vie quotidienne des fidèles, en donnant des formations pratiques aux jeunes concernant la technique d’amélioration de la culture et de l’élevage. Nous mettons beaucoup d’accent sur l’enseignement de la catéchèse pour que les chrétiens s’enracinent dans leur foi. Nous formons toujours les catéchistes et les inspecteurs afin qu’ils soient plus outillés dans leur zone. Nous comptons toujours sous la conduite de l’Esprit Saint qui nous fait avancer pour trouver l’itinéraire menant vers la perfection d’où l’achèvement de la pastorale.

Pâques 2024 à Ambalavero

Lucien 05J’ai quitté Mahanoro pour la pastorale en brousse pendant la fête de Pâques 2024. La marche a durée trois semaines jusqu’à Ambalavero, où nous avons célébré pâque.

Le triduum pascal s’est bien passé malgré la grippe qui m’a bouleversée. On a eu 19 catéchumènes qui ont été baptisés pendant la vigile pascale. Le dimanche de pâque, treize enfants étaient nés de nouveau par le sacrement du baptême.

Je peux dire que l’ambiance de prière était tangible grâce à la bonne préparation. Dans l’ensemble, tout se passait bien ; et ce qui m’a réjouit le plus c’est que des chrétiens qui ont abandonnés l’Eglise depuis des années, sont revenus avec dévouement. Comment ne pas dire merci à Dieu pour l’œuvre immense qu’il ne cesse de nous accorder. À la fin de la célébration eucharistique, nous avons eu l’occasion de partager ensemble l’agape fraternel. 

P. Lucien RAKOTOARISOA OMI