Père Stefan Szymoniak M.I.

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01 Stefan FisUn témoignage en mémoire de père Stefan Szymoniak,
Religieux Camilliens - 40 ans de vie missionnaire à Madagascar.


Né le 24 septembre à Szelejewo, Stefan Szymoniak a débuté son noviciat chez l’Ordre des Ministres des Infirmes, religieux Camilliens, le 24 septembre 1948. Après les différentes étapes de formation, il est ordonné prêtre à Zabrze le 23 juin 1979.02 Stefan 01

 

Avec le père Zbigniew Musielak, après six mois d’apprentissage de la langue française à Paris et puis sept mois de cours de médecine tropicale en Belgique, ensemble ils vont partir pour la fondation de la mission camillien à Madagascar. Ils sont arrivés le 21 décembre 1980.

Après 40 ans dans ce pays, père Stefan Szymoniak l’a considéré comme son second patrie; il voulait y rester jusqu’à son dernier souffle. N’a-t-il pas déjà réservé une place dans le tombeau qu’il faisait construire pour la communauté ?

 

 

Pellicule Stefan1 Fis

L’exercice de son ministère d’aumônier à l’hôpital public de Tambohobe (Fianarantsoa) l’a amené à côtoyer beaucoup de personne de différentes catégories. Homme de contacte, ceux qui ne retiennent pas son nom se rappellent de lui comme «le père boiteux». Plein d’humour, il aimait taquiner les gens tout en essayant de transmettre des messages éducatifs. Tout cela lui aidait à conquérir l’estime et l’affection des gens.

Un peu choquant de prime abord pour ceux qui ne le connaissent pas, il ne savait pas tenir sa langue dans sa poche. Toutefois, il n’était pas rancunier. Sachant reconnaître ses torts, il n’avait pas de difficulté à demander des excuses.

02 Stefan 02Il savait aussi tirer des leçons de ses erreurs: «Dans la vie, rien est gratuit. J’ai beaucoup fumé dans le passé et maintenant en voilà la conséquence. Même si j’ai envie de temps en temps de fumer, je ne me le permets pas car je voudrai encore vivre». Ce que dit le Psaume 118:71 avait particulièrement un sens pour lui: «C’est pour mon bien que j’ai souffert; ainsi, ai-je appris tes commandements.»

Lui-même désavantagé suite à la poliomyélite attrapée en bas âge et puis malade nécessitant deux sérieux interventions chirurgicales, il a su vivre héroïquement son état tout en mettant au service des autres les fruits de ses expériences. Sa volonté d’acier l’aidait à ne pas se plaindre de son sort et même à dépasser les difficultés liées à son handicap physique et sa maladie. A titre d’exemple, ayant subi la trachéotomie, à tout prix il se fixait l’objectif de pouvoir parler sans utiliser l’appareil et il l’a fait. Son témoignage était édifiant aussi bien pour les malades que les biens portants.

Père Stefan Szymoniak a été qualifié par les gens de «masiaka be ronono» - c’est-à-dire: «être à la fois exigeant et bon». Par ses œuvres de miséricorde aussi bien corporelles que spirituelles envers les malades et surtout les plus démunis, il faisait parti des grandes figures missionnaires de Madagascar. En signe de reconnaissance officielle, l’État Malgache l’a décoré Chevalier de l’Ordre National en 2003. Mais bien avant cela les pauvres ont su manifester leur reconnaissance à son égard par des simples paroles et gestes quotidiens.

02 Stefan 03Il aimait dire: « Mon travail c’est de faire travailler les autres !» Pour que cela soit efficace il faut bien réfléchir: «Celui qui ne fait pas travailler sa tête fait travailler ses pieds».
Le Père Stefan Szymoniak savait impliquer les autres pour faire du bien. Dieu, la Bienheureuse Vierge Marie, Salus Infirmorum, et Saint Camille de Lellis n’en étaient pas les derniers de la liste.

En 1995, les Oblats de Madagascar ont décidé de transférer le grand séminaire d’Antananarivo à Fianarantsoa. C’est les pères Camilliens qui les ont accueillis dans leur maison pendant la construction de 4 ans.

De la mission, il est venu en Pologne pour la réunion du Chapitre Provincial et pour subir les opérations qu'il attendait depuis longtemps. Son retour à Madagascar fut impossible à cause de la fermeture des frontières en raison de l'épidémie COVID-19.

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Il a récemment séjourné à Tarnowskie Góry. C'est également ici que l'infection au coronavirus a été confirmée et il a été transporté à l'hôpital infectieux à Racibórz. Le jeudi 7 mai, dans cet hôpital de Racibórz, il est décédé des suites de la maladie COVID-19.

La Messe d'adieu a été célébrée à l'église « Notre-Dame Guérissant les Malades » à Tarnowskie Góry le 9 mai 2020.

Le père Sławomir Wrona MI, qui a servi avec lui à Madagascar, l'a mentionné dans son serment : « Que signifie être Camillien? Pour être celui qui dure sous la croix. Le Camillien debout près du lit du patient est souvent comparé à St. Jean, qui se tenait aux pieds de la croix  de Jésus. Et pour cette vocation du père Stefan, nous voulons le remercier aujourd'hui » - a-t-il dit

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Il a rappelé que "sa vie était marquée par la maladie et la souffrance. Et comme il l'a dit, ‘c'est ça qui l'a poussé à devenir Camillien’. Il a également été très malade récemment. S'approcher de l'autel et se tenir debout pendant la Messe, c’était pour lui une souffrance. Il célébrait souvent l'Eucharistie avec douleur. De plus, le cancer du larynx l'a poussé à se battre pour chaque souffle, chaque mot. Il a combiné son sacrifice avec le sacrifice de Jésus-Christ » - a rappelé père Sławomir.

« En plus de la Pologne, il aimait également Madagascar. Plus précisément, par des actes. Il a vu les besoins des gens et a voulu y répondre. Il a distribué de la nourriture, construit un dortoir, creusé un puits pour que les gens puissent y puiser de l'eau pendant la sécheresse. Et à Madagascar, il voulait mourir et être enterré. Comme un bon berger qui meurt entre ses moutons », a-t-il ajouté.

À la fin de la Messe, le père Provincial – Mirosław Szwajnoch a déclaré: « Il avait déjà acheté un billet, il voulait revenir. Les frontières fermées l'ont arrêté. Je crois que selon sa volonté un jour ses cendres pourront être transportées à Madagascar. »

 

 

Les Cérémonies funéraires de père Stefan Szymoniak a eu lieu le 12 mai 2020 à l'église de « St. Antoine » à Leszno, suivi de l'enterrement du défunt au cimetière local dans la tombe familiale.

Pogrzeb


P. Albert Rainiherinoro, MI
Camillien qui travaille actuellement à Lourdes

P.Henryk Marciniak, OMI
Oblat qui travail à Fianarantsoa, ​​qui était l'un des Oblats reçus chez les Camilliens en 1995