La Mission Catholique à Madagascar a vécu des moments de persécutions, des rudes épreuves,  durant la royauté, surtout pendant le règne de Ranavalona Première.

C’est pourquoi, à l’occasion du Jubilé de la foi catholique ayant atteinte ses 150 ans dans  l’archidiocèse Fianarantsoa et la célébration du 40ème anniversaire de l’arrivée  des Missionnaires  Oblats de Marie Immaculée à Madagascar,  il est bien de se souvenir  de l’histoire de l’Église dans la région de Betsileo.

Malgré, notre progrès technique, culturelle, et l’expansion de notre foi, nous avons une tendance à oublier l’histoire des hommes courageux qui nous ont laissé des héritages théologiques et une conviction à suivre le Christ. 

En effet, il est important de mémoriser ces personnages de la Mission Catholique, les lieux où ils ont vécu et passé.C’est pourquoi, nous devrions ériger des mémoires et édifices pour que l’œuvre du Christ réalisé par nos héros de la foi ne soit pas tombé dans l’oubli.

L’extension de la foi catholique dans la région sud de Madagascar a été élaborée par des laïcs fervents et volontaires (comme Père Marc Finaz - Jésuite, Bienheureuse Victoire Rasoamanarivo, Pierre Ratsimba…. Les églises de Mission et la religion catholique ne pouvaient pas naitre sans  être aidé par les personnalités venant de villages locaux, hommes, femmes et enfants sans exception qui enracinaient la foi nouvelle dans l’ancienne culture.

La paroisse Sainte Eugène de Mazenod Sahalava dispose un grand atout pour cette histoire de la foi dans l’archidiocèse de Fianarantsoa. C’est dans le village d’Ambalataratasy, une des sept quartiers composant la paroisse, que la foi catholique a fait la première apparition à Fianarantsoa, le 04 Octobre 1871. Le missionnaire Jésuite Père Marc Finaz, accompagné par Pierre Ratsimba laïc, résident dans ce lieu d’Ambalataratasy sont considérés comme étant « portail de la foi pour notre diocèse”. Si Pierre Ratsimba échouait dans sa négociation avec le gouverneur de l’époque, cette situation entrainerait l’échec de la mission de l’Église. C’est par leur courage et leur dévotion à la foi au Christ qu’il a évangélisé la région du Betsileo avec l’appui du missionnaire jésuite, le Père Marc Finaz (1871).

La paroisse Saint Eugène de Mazenod a déjà construit une salle polyvalente en mémoire de ces personnages de l’église de Fianarantsoa, à la fois lieu de prière et salle d’alphabétisation pour les gens et les enfants qui ne savent pas ni lire ni écrire. Et aussi on a construit un chemin de croix pour les pèlerins.

Notre archevêque, Monseigneur Fulgence Rabemahafaly voudrait construire une grande croix de 15mètres, la plus haute dans le diocèse pour faire de ce lieu un mémorial de la foi, et un lieu sacré. On envisage même de célébrer le jubilée de la foi catholique dans le diocèse de Fianarantsoa dans ce lieu en 2021.

Pourquoi l’Archevêque demande-t-il de construire la Croix de Jésus Christ sur dans cet endroit ? Que signifie la Croix ? Quelle est importance de la Croix pour vivre la foi en Jésus Christ ?       

Pour répondre à ses questions il est important de se rappeler le fondement théologique de la Croix. St. Paul écrit: «Je suis crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ, qui vit en moi». Dans ce sens on peut dire que la croix représente le plus grand pouvoir de l’univers. Rappelons-nous chaque jour: «Jésus est mort pour moi. Je suis mort avec lui. Quand je meurs pour moi, il vit en moi. Quand il vit en moi, je peux vivre pour lui.».

C'est pourquoi la croix est le seul endroit où le Dieu d’amour, de miséricorde et de compassion se révèle de telle manière que sa sainteté et son amour nous apparaissent tous deux, comme également infinis. A la croix il y a eu un échange: Jésus, le seul juste, prend sur lui notre vêtement souillé et il nous donne sa justice. C’est ce que les théologiens appellent la mort substitutive de Jésus. Il prend notre place et nous donne la sienne. N’est-ce pas normale que nous avons encore à annoncer aujourd’hui la croix ? A vrai dire tant de gens se sentent mal dans leur peau, tant de gens souffrent de problèmes d’identité et se sentent seuls, incompris, inutiles, semblables à un billet tout froissé.

C’est une question fondamentale. Comme que: "La Croix n’est pas l’une des doctrines de l’Évangile, elle en est le centre de notre vie et de notre mission" - comme nous en parlent nos Constitutions et Règles. Jésus est mort pour nous, voilà toute la doctrine: nous devons mourir avec lui pour nos frères et sœurs, voilà toute la morale. S’il est un message actuel et qui réponde à la quête de tant de nos contemporains, c’est bien celui-là.

Combien d’hommes et de femmes aujourd’hui sont en recherche d’identité ! Combien souffrent de se sentir incompétents, inutiles et sans valeur, ou alors perdus dans un monde trop grand et trop impersonnel, véritables grains de sable dans une société anonyme ! Qui suis-je ? Quelle est ma valeur ? se demandent-ils. Or la première révélation que nous donne la Croix, c’est justement le sens de notre valeur. «Vous avez été rachetés... par le sang précieux de Christ» (1P 1.19).Mais il ne s’agit pas seulement de ma propre valeur, mais de la valeur de toute vie humaine.

Mais le message de la Croix est aussi d’une criante actualité dans notre société hyper individualiste, narcissique et humaniste, qui exalte l’homme et le met au centre de l’univers. La Croix nous révèle notre valeur, certes, mais elle nous révèle aussi, et en même temps, notre petitesse, nos échecs et notre péché. Elle nous montre que nous avons besoin de pardon et que ni nos efforts ni nos bonnes œuvres, ni même notre pratique religieuse ne peuvent nous changer. Seule la Croix où «Jésus a porté nos péchés en son corps sur le bois» (1 P 2.24) peut le faire. La Croix nous révèle aussi la gravité du péché et de la chute. Celle-ci n’est pas une simple anicroche dans notre relation avec Dieu, elle est vraiment une rupture entraînant la mort. La Croix nous conduit dans la repentance et l’humilité. Notre société moderne et humaniste, veut bien du message que nous avons une valeur inestimable, mais elle aime moins entendre que nous sommes pécheurs et qu’il nous faut nous repentir. 

Enfin le message de la Croix est un message libérateur. Nous ne sommes plus sous le poids d’un fardeau de culpabilité, fausse ou vraie, ni sous la vrille d’un remords persistant qui nous tourmente. Nous sommes pardonnés, lavés, purifiés: «Le sang de Jésus nous purifie de tout péché» (1Jn 1.7). Notre «dette» est payée, quelque grande qu’elle puisse être. Nous pouvons repartir dans la vie avec un cœur net et une conscience neuve. Combien de nos contemporains aimeraient pouvoir repartir, recommencer, faire table rase d’un passé qui les poursuit. Et la Croix vient leur dire: «Les choses anciennes sont passées, voici toutes choses sont devenues nouvelles» (2Co 5.17).

Pourtant on accuse parfois ceux qui prêchent la Croix de culpabiliser les gens. Mais c’est le contraire qui est vrai. Il n’y a rien de plus libérateur que ce message, car que signifie-t-il ? L’homme, quel qu’il soit, peut changer. L’être humain le plus bas tombé, le criminel le plus endurci, l’épave de la société que tous rejettent peut recevoir une vie nouvelle. Il y a donc de l’espérance. Qui que l’on soit, quoi que l’on ait pu faire, on peut toujours repartir à zéro, comme dit un cantique. D’où non seulement une joie et une espérance formidable, mais un dynamisme extraordinaire. La Croix, en nous révélant à la fois notre valeur, notre misère et la possibilité de changer, est vraiment ce message de l’Évangile éternel (Ap 14.6) dont le monde, aujourd’hui comme hier, a le plus grand besoin.

En guise de conclusion, la Croix de Jésus est très importante pour vivre la foi, elle est au centre de notre mission, la croix nous montre que Dieu est l’Amour, la miséricorde infinie. 

L’endroit où nous voulons construire la croix pour commémorer le 150ème anniversaire d’entrée  de la foi chrétienne à Fianarantsoa est très visible, parce qu’il sera placé sur le coin le plus haut de Fianarantsoa. 

Nous n’avons pas encore suffisamment d’argent pour réaliser ce projet. C’est pourquoi, nous demandons aux gens de bonnes volontés de nous aider. Si quelqu’un veut appuyer ce projet, on peut faire un don en l’envoyant sur le compte bancaire:

Adresse de la Banque: PKO ,Oddział w Poznaniu, Rue: Stary Rynek 97/98, POZNAŃ - POLOGNE
Libelle de Compte: Prowincja Misjonarzy Oblatów Maryi Niepokalanej - Delegatura Madagascar, Rue: Ostatnia 14, 60-102
Poznań - POLOGNE - NIF: 7791634264 - Regon: 004801932
Numero de compte: 90124065951978001048674750
Avec annotation: Croix Oblate à Fianarantsoa

Merci d’avance pour la collaboration.

P. Ratovonirina François de Sales OMI
Curé de la paroisse «Saint Eugène de Mazenod», Sahalava-Fianarantsoa