Madagascar de mes rêves

Affichages : 399

Jan 01Cette lettre est un souvenir de mes expériences lors de mon troisième voyage à Madagascar. Chaque voyage a ses souvenirs, et chaque âge du missionnaire a ses propres expériences. «Madagascar de mes rêves».

En tant que jeune prêtre et Oblat, j’étais dans le premier groupe de Missionnaires Oblats de Marie Immaculée qui ont quitté la Pologne pour Madagascar. C’était le 3 décembre 1980. Ce groupe comprenait les pères Oblats : Franciszek Chrószcz (Supérieur), Roman Krauz, Marian Lis, Jan Sadowski et moi, Jan Wądołowski. Nous avons travaillé dans les champs du Seigneur dans le diocèse de Toamasina. Après 10 ans de service missionnaire, j’ai quitté Madagascar à cause d’une maladie paludéenne.

Cependant, après environ 23 ans, j’ai de nouveau rendu visite à nos missionnaires à Madagascar dans le cadre de mes vacances. C’était autour du mois de décembre et janvier 2013/2014.

Tana 01Tana 02Tana 038 ans après, les Missions à Madagascar me manquaient encore. Et le vendredi 3 décembre 2021, je suis reparti en voyage, cette fois pour un mois et demi. J’ai pris l’avion de Vancouver, Canada. Après avoir réglé toutes les formalités liées avec la pandémie de Covid-19, j’ai volé avec Air France directement de Vancouver à Antananarivo avec escale à Paris. J’étais à Antananarivo le dimanche 5 décembre 2021 à peu près vers minuit (il faut préciser ici que le décalage horaire entre Vancouver et Antananarivo est de 11 heures). Après avoir accompli les formalités de visa et de pandémie, en quittant l’aéroport, j’ai rencontré nos missionnaires, le père Mariusz Kasperski et le père Grzegorz Janiak. Puis, en voiture de l’aéroport, avec d’autres passagers de l’avion, je me suis rendu à l’hôtel en quarantaine en attendant le résultat du test Covid-19. Le même jour, avant 22 heures, j’ai reçu un message indiquant que le test était négatif et j’ai pu me rendre directement à notre maison de la Délégation à Antananarivo.

Le père Mariusz Kasperski OMI, Supérieur de la Délégation m’a amené de l’hôtel à notre Maison Oblate le lendemain car il était déjà trop tard pour voyager la nuit. A la maison, j’ai rencontré notre communauté oblate. Le mardi 7 décembre, pendant la messe, le soir, nous avons célébré la Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, que j’ai présidée en prononçant l’homélie. Un dîner de bienvenue spécial avec les Oblats a eu lieu après la Messe.
Le mercredi 8 décembre, nous sommes partis en voiture avec le Père Mariusz Kasperski pour un voyage «sur les traces de nos Missions» à l’Est de l’île, au bord de l’Océan Indien. Nous sommes allés à Mahanoro, Masomeloka puis au nord vers la grande ville portuaire de Toamasina. Dans cette région on sent un vrai climat tropical, car il est plus tempéré que dans la capitale.

À Mahanoro et à Masomeloka, j’ai rencontré la jeune génération de missionnaires Oblats, déjà natifs des vocations oblates ici. Ils m’ont accueilli très cordialement, aussi comme l’un des pionniers des Missions oblates à Madagascar. Les Oblats ici travaillent dur pour assumer la responsabilité de chacune des petites communautés dans la brousse.

À Mahanoro, j’ai rencontré quelques personnes qui se sont souvenus de moi dans les années 1980 et qui étaient très proches de nos Missions, comme Mme Pierrette, qui à cette époque, jeune fille, nous cuisinait de bons petits plats. Elle a souhaité à me rencontrer donc on s’est vu dans l’après-midi. Assis sur un banc devant la maison de la mission, nous nous sommes souvenus du bon vieux temps. Elle s’est souvenue de tous les Oblats et de tous leurs noms, cela m’a surpris ! C’est beau comment les gens se souviennent si affectueusement des missionnaires. A Mahanoro, j’ai également rencontré Monsieur Alfred, un ancien employé de la Mission qui est maintenant à la retraite. Et après la Messe, j’ai rencontré des personnes âgées qui se souvenaient des premières années des missions oblates.

Mahanoro 01Mahanoro 02Mahanoro 03

Mahanoro 04Mahanoro 05Mahanoro 06

De Mahanoro, nous sommes allés plus au sud jusqu’à Masomeloka. A Masomeloka, la Mission s’est magnifiquement développée. Une école primaire catholique a été construite à la Mission. Immédiatement après notre arrivée, nous nous sommes rencontrés  avec les élèves et les professeurs de cette école. C’était le vendredi 10 décembre. Le samedi 11 décembre, nous sommes allés de Masomeloka au village d’Ambalavontaka. Les missionnaires locaux et le père Mariusz Kasperski m’ont toujours accompagné. Dans ce lieu, nous avons célébré la Messe et vers midi, les catholiques locaux ont préparé un repas délicieux. Ensemble, nous étions 5 Oblats. Les fidèles étaient très contents que tant de prêtres soient venus. Dans l’après-midi, nous sommes retournés à Masomeloka.

À Masomeloka, j’ai rencontré Mme Monika, également cuisinière de mes anciens jours. Jeune, elle cuisinait savoureusement. Le dimanche 12 décembre, nous avons célébré la Messe. L’église était pleine de monde, surtout de jeunes. J’ai aussi remarqué des visages familiers de personnes âgées. Après la messe, Mme Monika est venue me dire bonjour. J’ai immédiatement reconnu son visage. On peut dire que beaucoup n’a pas changé au fil des ans. J’étais content de rencontrer des gens d’autrefois. Elle a raconté sa vie et a présenté son plus jeune fils à l’âge de 15 ans. D’autres plus âgés et plus jeunes sont également venus saluer le visiteur. Nous avons parlé un peu du bon vieux temps. C’est réconfortant de pouvoir encore rencontrer des amis.

Masomeloka 01Masomeloka 02Masomeloka 06

Masomeloka 04Masomeloka 05Masomeloka 06

Masomeloka 07Masomeloka 08Masomeloka 09

Le lundi 13 décembre, nous avons quitté Masomeloka via Mahanoro vers Toamasina. Nous avons passé la nuit à Mahanoro. Nous sommes arrivés à Toamasina dans l’après-midi du 14 décembre. J’habitais au presbytère de la paroisse Notre Dame de Lourdes.

J’avais préparé un programme pour chaque jour. J’étais à Toamasina pendant 5 jours : réunions ensemble et les Messes dans diverses paroisses. J’ai visité : le Prénoviciat - Sainte Messe commune, dîner et rencontre avec les Prenovices ; la paroisse «St. Eugène de Mazenod» et «St. Jean-Baptiste»; l’aumônerie «Apostolat de la Mer» où les enfants attendaient St. Nicolas (en me voyant avec des cheveux blancs, ils s’exclamèrent avec joie: Oh, c’est Saint Nicolas) et la Chapelle Universitaire.

Prenow 01Prenow 02Prenow 03

Eugene 01Eugene 02Eugene 03

Analakininina 01Analakininina 02Analakininina 03

ApostolatMer 01ApostolatMer 02ApostolatMer 03

Avec père Stanisław Oller, j’ai rendu visite au missionnaire des temps anciens de Mahanoro, le Père Pierrino Limonta, Montfortain et les Sœurs Filles de la Sagesse, dont Sœurs Claire et Margueritte, qui ont été très surprises de la visite inattendue et très heureuses.

Le dimanche 19 décembre, j’ai présidé la Messe à l’église Notre-Dame de Lourdes en malgache. Partout, les gens nous ont accueillis avec joie et respect, distribuant de beaux souvenirs. Après la Messe sortant de l’église, quelqu’un a demandé de mes nouvelles - c’était Mme Marta, qui était autrefois cuisinière de notre mission à Marolambo. J’étais content de rencontrer une autre personne qui nous préparait nos repas tous les jours. Dans les années 1980, Mme Marta avait sa propre famille et vivait à côté de la Mission. Elle vit actuellement avec sa fille à Toamasina. Sa petite-fille était également présente. Nous avons aussi parlé de l’ancien temps. Nous étions contents et aurions voulu parler plus longtemps mais il n’y avait pas assez de temps.

NDL 01NDL 02NDL 03

Le lundi après la Messe nous sommes repartis avec le Père Mariusz Kasperski vers Antananarivo. Et après une journée de repos dans la capitale, je suis allé avec le Père Grzegorz Janiak en voiture à Morondava, au bord du Canal Mozambique. En route à Ambositra, nous avons pris notre séminariste qui allait faire le stage pastoral dans notre Mission à Morondava. Le voyage a duré toute la journée, de l’aube au crépuscule.


Morondava 01Morondava est une petite ville, mais elle se développe. Le climat y est vraiment tropical. Zones semi-arides. J’ai passé deux semaines à Morondava. Les gens sont bons, mais la vie est difficile. L’église récemment construite est déjà trop petite. Les jeunes prient volontiers. Dans l’ensemble, la mission est vaste. Une école primaire catholique a été construite à côté de la Mission. C’est aussi le siège de l’évêque ordinaire de Morondava.

J’ai passé Noël avec les missionnaires locaux. Il m’était difficile de m’habituer aux températures là-bas. Les jours ensoleillés, le ciel était dégagé et la température dépassait + 40°C.

Après les Messes, je rencontrais des gens pour une brève entrevue. Une fois, après la messe du dimanche messe une vieille dame m’a dit: «Père, vous resterez ici avec nous.» J’ai répondu que « je devais reprendre mes fonctions », elle devint triste. Il y avait de la tristesse dans ses yeux. D’une manière ou d’une autre, je me sentais désolé aussi. Vous pouvez voir que les personnes âgées aimeraient aussi avoir des prêtres plus âgés à la maison. Cette question nous donne matière à réflexion. On sait que les jeunes veulent être avec les jeunes et que les personnes âgées se sentent seules.

J’admirais les missionnaires qui travaillaient ici. Après Noël, les Missionnaires de la mission voisine Befasy sont également venus. A Befasy, je ne suis pas allé car la route n’était pas toujours praticable. Nous avons passé deux jours ensemble à Morondava.

Le mercredi 5 janvier 2022, le Père Grzegorz Janiak et moi sommes partis pour un voyage de retour à Antananarivo. Encore toute la journée dans la voiture. J’étais sur le point d’aller dans la ville de Fianarantsoa, au Grand Séminaire oblat, mais je me suis senti faible. J’ai passé le reste de mes vacances dans la capitale. Ici, le climat est plus frais, plus tempéré. Il pleuvait fréquemment et il y avait des orages avec des éclairs et du tonnerre.

Tana 04Tana 06Tana 05

Le mardi 18 janvier, il était temps de repartir. Je revenais à Paris et de Paris à Toronto puis de Toronto à Vancouver, Canada.

Je voudrais remercier tous les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée et les paroissiens qui m’ont accueilli chaleureusement partout où j’ai pu être présent. Je me sentais chez moi, dans ma famille. Et c’est bon signe.

Que Dieu bénisse tout le monde, que la Mère de Dieu prenne soin d’eux, et St. Eugène de Mazenod nous aide.

P. Jan Wądołowski OMI
Missionnaire au Canada