L’Avent est une période de travail chargée pour chaque missionnaire. La mission de Volobe, où je travaille depuis plus d’un an, compte 56 églises-chapelles disséminées dans la brousse profonde (le village le plus éloigné est à environ 160 km de notre mission).

Le vendredi 17 décembre 2021, au bon matin (à 04h30), j’ai commencé une «tournée», c’est-à-dire une visite de nos fidèles. Tout le programme était déjà organisé  jusqu’au le 29 décembre. L’objectif principal était de fêter Noël à Satrandroy. Le village est situé sur la rivière Ivondro. Je suis arrivée sur place le 23 décembre. Beaucoup de gens m’attendaient, surtout des enfants et des jeunes. Il y avait aussi une rencontre de la communauté FET (Mouvement Eucharistique des Jeunes) prévue pour Noël. Certains venaient de très loin (même deux jours de marche). Après avoir accueilli les fidèles, pris un repas et un bain dans la rivière de montagne, nous avons commencé la retraite avant de recevoir les sacrements (toujours, à l’occasion des grandes fêtes il y en a beaucoup alors). Pendant ce temps, j’ai baptisé plus de 70 enfants et adultes, et environ 40 ont reçu la première communion.

La première journée était déjà riche en conférences, confessions et Eucharistie. En fin de journée, après le repas du soir, un film sur Noël était projeté sur grand écran, grâce à un projecteur à batterie intégrée. Permettez-moi de vous rappeler qu’il n’y a pas d’électricité dans la brousse, c’est pourquoi de nombreux non-croyants, en particulier des enfants, sont venus aussi regarder le film.

Le lendemain, 24 décembre, était une préparation directe pour la célébration de Noël. Nous l’avons commencé par des prières à 6h00. Après le petit-déjeuner, il y avait encore des conférences, des confessions et la préparation de la liturgie. La liturgie malgache est très riche en chants et en danses. Au cours de l’Eucharistie solennelle, il y a au moins 6 danses liturgiques.

Ce jour-là, alors que les jeunes hommes travaillaient pour l’agrandissement de l’église (en raison du nombre de croyants, il a fallu démonter le mur arrière de l’église et ajouter un toit à l’extérieur), moi, avec les enfants, construisaient une crèche. Le dîner du réveillon de Noël ce jour-là n’est pas différent des autres jours. Une autre tradition que je ne connaissais pas de Pologne. En raison de la durée de la Sainte Messe, au cours de laquelle il devait y avoir de nombreux sacrements, nous avons commencé la Messe de Minuit dès 22h00. La messe s’est terminée vers 01h30.

Le jour de Noël (il faisait alors plus de 30°C), nous avons continué la fête ensemble. Pendant la Sainte Messe, il y avait la Première Communion et un mariage. Plus tard, un repas ensemble. A la fin (grâce au dévouement d’une famille polonaise), les enfants ont reçu des friandises (bonbons et gâteaux). Le repas ensemble n’a pas du tout mis fin à nos réjouissances. Dans l’après-midi, il y avait un tournoi de football, garçons et filles ont participé. La meilleure équipe dans ces deux catégories (également grâce au soutien des bienfaiteurs) ont reçu des prix sous forme de balles neuves pour le match. Le soir, tout le monde s’est retrouvé pour les «sahoby» - un jeu collectif où chacun peut présenter ses talents musicaux, danses ou encore poésies.

Malgré toute la simplicité et les possibilités limitées de la brousse, tout le monde garde de très bons souvenirs de Noël à Satrandroy. Après la célébration des fêtes, chacun retourna dans son village natal. Moi, j’ai continué ma «tournée».Le plan était de visiter trois autres villages où j’ai béni encore d’autres couples (sacrement mariage).

Après un séjour intensif dans la brousse, fatigué mais très heureux, le 29 décembre, je suis retourné à notre mission à Volobe. Malheureusement, le lendemain, j’ai attrapé le paludisme....

Père Krzysztof Koślik OMI
Supérieur de la mission à Volobe