Pays parmi les plus pauvres de la planète, Madagascar est frappée depuis des mois par une sécheresse extrême surtout dans la région du Sud, qui engendre une malnutrition aiguë et poches de famine.
Une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l’océan Indien pendant la saison cyclonique, qui s’étend de novembre à avril.
Ce début d’année 2022 restera longtemps dans les mémoires à Madagascar avec le passage de la tempête tropicale Ana, le cyclone tropical Batsiraï, la tempête tropicale Dumako, le cyclone tropical Emnati et une tempête tropicale modérée Gombé.
ANA, première tempête tropicale de la tardive saison cyclonique 2021/2022 du Sud-Ouest océan indien, Arrivée à Madagascar le lundi 17 janvier, cette dernière a provoqué des vastes inondations partout à Madagascar, y compris dans la capitale Antananarivo. Le système ANA a eu un parcours meurtrier malgré la faiblesse de son intensité. Des pluies torrentielles s’abattais sur toute la partie nord-est de l’île pendant une semaine, favorisant des inondations d’une violence inédite.
On a pu recenser près de 90 décès à travers Madagascar, le Mozambique et le Malawi. À Madagascar, le bilan était lourd : 55 personnes ont trouvé la mort et au moins 72 000 ont perdues leur maison.
Le cyclone tropical Batsirai a touché la côte Est malgache le 5 Février 2022 vers 20 h, à 14 km au nord de la ville de Mananjary, avec un vent de 165 km/h et des rafales à 235 km/h. Il a provoqué l’effondrement de plusieurs habitations, des coupures de courant et des inondations, avec des dizaines de milliers de personnes déplacées.
Bilan alourdi à 120 morts, la ville de Mananjary presque rayée de la carte. «On parle de neuf habitations sur dix qui auraient été impactées par le cyclone, spécialement dans la zone de Mananjary», selon le bilan des autorités malgaches.
Près de 125 000 personnes ont été sinistrées par les pluies diluviennes et les rafales de vent, qui faisant déborder les cours d’eau dans les rizières, et qui a détruit les récoltes.
La Dépression Tropicale N°04-20212022 qui est devenu une tempête tropicale Dumako, avec un vent moyen à 55 Km/h alterné par des rafales de 70 K/h, elle a touché terre le 15 Février 2022 entre Antalaha et Ste Marie. Des fortes pluies sont tombés dans les Districts et Régions: Diana, Sava, Analanjirofo, Toamasina I-II, Brickaville.
Le cyclone Dumako a laissé des séquelles considérables à travers plusieurs districts, dans la région d’Analanjirofo ainsi que dans la région d’Atsinanana. Bilan - 5 095 sinistrés. Près de 2 956 personnes ont été déplacées dans six sites et près de 1000 cases ont été inondées, dont 113 complètement détruites et 12 endommagées.
Beaucoup de portion de route se sont effondrés. Le transbordement est effectué pour les véhicules poids lourd afin de limiter les dégâts. Des communes rurales ont été particulièrement les cibles de Dumako. Les infrastructures scolaires ont été complètement décoiffées. Des salles de classe ont été complètement endommagées. Plusieurs ponts se sont écroulés à la suite des fortes pluies, comme le pont d’Ampitsahamare.
Le BNGRC (Bureau national de gestion des risques et des catastrophes) a indiqué que Madagascar comptabilise 14 décès, dus au passage de la tempête tropicale Dumako, selon le bilan, diffusé vendredi 18 février.
Alors que Madagascar réalise le décompte des dégâts causés par la tempête Dumako, l’île est menacée par le cyclone Emnati. Ce dernier a touché terre le 21 Février vers 23h00 GMT un peu au nord du district de Manakara (sud-est).
Le mercredi il s’est légèrement affaibli avec un vent moyen réduit à 65 km/h, alterné par des rafales de 90 km/h - selon Météo-Madagascar. En milieu d’après-midi, Emnati se trouvait à l’intérieur des terres dans la région de Bekily (sud), et poursuivait son trajet vers le sud-ouest.
Le cyclone a quitté l’île par le canal du Mozambique. «Quatre décès ont été enregistrés à Farafangana», ville côtière du sud-est, selon un bilan provisoire du Bureau national de gestion des risques (BNGRC). Plus de 37 300 personnes placées dans des centres d’hébergement.
Après Ana, Batsiraï, Dumako et Emnati, la Grande île a été de nouveau touchée par la tempête tropicale modérée Gombé qui a touché terre le 08 Mars dans la matinée à 40km au Nord de Cap Masoala, dans le Nord-Est de Madagascar. Celle-ci s’est intensifiée dans la nuit et est devenue une tempête tropicale avec des vents moyens estimés à 65km/h et des rafales de 90km/h. « C’est à partir d’une heure du matin que le vent a commencé à souffler très fort et que la pluie est tombée fortement. Cela a continué jusqu’à 5 heures du matin. Des arbres sont tombés, à part cela, il n’y avait pas de dégâts importants. », témoigne une habitante de Masoala, la zone d’impact direct du cyclone.
Si les dégâts sont beaucoup moins importants que lors des 4 phénomènes précédents, une personne est décédée des suites des inondations dans la commune rurale d’Andrahana de Maroantsetra. Selon le rapport du maire, à cause de la tempête Gombé, 321 personnes, issues de 105 ménages, dans la commune rurale d’Ambinanitelo, district de Maroantsetra, ont été déplacées. Elles ont été victimes de l’inondation.
Le secteur agricole a subi de lourds dégâts lors du passage de Gombé, 4 000 hectares de rizières ont été inondés dans le district de Bealanana, région de Sofia, selon un rapport du chef de district, Ramasy Solondady Pierrot. Deux écoles primaires (EPP) ont été complètement détruites.
Gombe a continué à s’intensifier et est devenu un cyclone dès le jeudi. Le système a touché les côtes du Mozambique vendredi à Nampula, selon Météo France, au stade de cyclone intense.
P. Henryk Marciniak OMI
Directeur d’OMIFILM - Fianarantsoa