Mon travail au Canada

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KrzysiekCela fait presque trois ans maintenant que je suis arrivé au Canada avec Alfred, directement du Madagascar. Et depuis 2 ans je suis au nord du Québec – Côté Nord.

Les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée de la Province Notre Dame du Cap ont pris la paroisse de Saint Pierre au Havre-Saint -Pierre. Pendant 113ans, c’étaient les Pères Eudistes qui ont travaillés là-bas mais à cause de manque de personnel, ils étaient obligés de quitter ce village. J'ai été nommé curé et il y avait avec moi deux pères, l'un du Lesotho et l'autre du Québec.

Krzysiek Kanada 10Depuis la fin du mois d'octobre, nous ne sommes plus que deux parce que père Maboee est retourné au Lesotho. Il a passé 9 ans au Canada, d'abord en Ontario, où il a travaillé chez les Indiens Cris, puis avec moi au Havre-Saint Pierre. La raison de son retour à son pays natal était qu'il ne pouvait plus renouveler son visa et qu'il n'avait pas réussi l'examen d'État de la langue, donc il ne pouvait pas présenter ses papiers pour la résidence permanente.

Depuis que nous sommes seulement deux, il y a plus de travail. Ma paroisse est très vaste. Jadis, il y avait 5 paroisses indépendantes, c'est-à-dire 5 villages et un prêtre dans chacun. Maintenant, c’est un peu difficile. Le village la plus éloignée est située à 105 km de l'endroit où j'habite, la plus proche est à 45 km. Nous avons également une paroisse sur l'île d'Anticostie- 20 minutes en avion ou 4 heures en bateau.

Là où j'habite, nous avons également un hôpital et un foyer de personnes âgés, où nous célébrons des messes une fois par semaine - mercredi à l'hôpital et samedi au Foyer et nous servons au besoin.

Au Havre-Saint-Pierre, nous célébrons la messe chaque jour. Mais dans d'autres villages, à Longue-Pointe-de-Mingan le village plus proche, nous célébrons la messe tous les jeudis et samedis comme la messe de dimanche.

Les messes dans deux autres villages : Rivières Saint-Jean et Rivière au Tonnerre sont célébrés une fois par semaine (Messe du dimanche).

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Par ailleurs je visite aussi l'île Anticostie 3 ou 4 fois par an. Les billets sont très chers et la communauté est aussi très petite, sur 216 habitants, il n’y a que 8 personnes qui viennent pour la messe et les prières. Heureusement, il y a encore les sœurs qui font le travail pastoral dans cette île pendant notre absence.

Krzysiek Kanada 12En octobre, les Sœurs de la Miséricorde, qui travaillaient à Longue-Pointe-de-Minganet et à Rivière au Tonnerre, ont quittées ces villages. Elles étaient 4, mais tous âgées de 75 et 80 ans, elles ne pouvaient donc plus continuer à travailler. Sœur Françoise par exemple a travaillée 52 ans à Rivière au Tonnerre, elle a enseignée à l'école et à la paroisse. Elle a également travaillée auparavant sur l'île d'Anticostie. Elle est venue ici dans le nord en tant que religieuse de vingt-trois ans. Les sœurs ont beaucoup fait ici, les gens étaient pleins de reconnaissance et de gratitude envers elles. Le dimanche d'adieux était très touchant. À cette occasion notre évêque est venu aussi. Il a donné le sacrement de Confirmation à 5 de nos jeunes.

Krzysiek Kanada 13Maintenant que les Sœurs sont parties, tout dépend des laïcs qui sont responsables de l'entretien de l'église, de la préparation des sacrements et des animations liturgies de la Messe.

Les gens sont également reconnaissants envers les Oblats d’avoir accepté de venir travailler ici. Si la réponse de notre père provincial n’était pas positive, ces villages depuis deux ans n’avaient plus de Messe, car l’évêque n’a pas assez de prêtres.

Comme dans tout le Québec et aussi au Canada, il y a très peu de jeunes prêtres, la plupart d'entre eux sont déjà à la retraite. Donc, même si j'ai 50 ans, je suis jeune pour tout le monde. C'est une deuxième jeunesse pour moi.

Le travail ici n’est pas facile, en particulier au Québec qui est très sécularisé, tout comme jadis tout était lié et basé sur l’église, maintenant l’église est marginalisée. Le prêtre n'a pas accès à l'école, il n'a pas de contact avec les jeunes. Ceux qui viennent à la messe du dimanche ont 60 ans plus. Au Havre-Saint-Pierre, où vivent environ 3 500 personnes le dimanche, il n'y a qu'une seule Messe et il y a environ 130 à 200 personnes qui viennent et environ 20, se rendent samedi à la chapelle du foyer des personnes âgées.

Les gens ici sont très gentils, sympathiques, mais dans la majorité, comme on dit ils sont des croyants non pratiquants, et ils ne viennent que pour les funérailles. Là où nous vivons ainsi que dans d’autres villages, les funérailles atteignent environ 25 fois par an.

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Donc, ici, c’est aussi un travail missionnaire, mais quand je me rappelle Madagascar, en particulier du dernier travail dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste d’Analakininina et des réunions de prière des groupes de la Divine Miséricorde, je suis envahi par la nostalgie. Ici, il n'y a pas de satisfaction de travail comme à Madagascar, il n'y a pas de foule, pas de jeunes et d'enfants, alors je me demande souvent si c'est ma place, est-ce que Dieu veut que je sois ici. Cependant, ces personnes ici eux aussi ont besoin de prêtres, même ceux qui ne viennent pas chez nous, nous devons les chercher.

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Je demande vos prières.

Père Krzysztof Szabłowski, OMI
Missionnaire du Grand Nord