Sur la route de l’Évangile

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La Commune Rurale de MASOMELOKA

Mes chers lecteurs, je vous salue cordialement à travers ce présent article. Après l’expérience de trois ans et quelques mois à Marolambo, j’ai reçu l’obédience pour la Mission de Masomeloka en octobre 2019. Je vous rapporte ainsi certaines expériences qui m’ont touché pendant ces trois années.

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La Commune Rurale de Masomeloka où se trouve la belle Mission dédiée à la protection de Saint Pierre, est entouré de fleuves et de canaux. Il est impossible de sortir de ce beau lieu sans utiliser la voie fluviale, parfois on traverse MASORA ou SANTSIO avec des petites pirogues. Au début de mes missions, j’avais peur parce que je ne sais pas nager mais avec la prière, le temps et l’expérience, l’angoisse a laissé la place à la joie.

Il est impossible de tout rapporter, mais je vais vous faire quelques extraits. La mission de Masomeloka est composée de 48 églises en brousse dont 28 m’ont été confiées pour être visitées et les autres étaient sous la responsabilité du Curé.

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En général, j’ai réussi à visiter chaque église quatre ou cinq fois chaque année. Dans plusieurs églises, pendant ces trois ans, nous avons réussi à construire des autels en béton, des  grottes. Nous avons aussi rénové l’église ou construit une nouvelle comme celle de Namirana. Mon passe-temps était (et est) de faire de la sculpture en bois et cela m’a aidé pour la décoration de l’autel que nous avons construit dans certaines églises.

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P. Rafenomanantsoa M. Jacquot OMI fait la sculpture en bois.

L’expérience de Noël 2021 a été tellement forte. Après la visite des plusieurs églises pendant l’Avent, je suis rentré à la Mission le 20 décembre 2021. Depuis mon retour, de fortes pluies torrentielles ne se sont pas arrêté de tomber pendant trois jours, ce qui a causé la montée du niveau de l’eau. Masora et Santsio ont débordé de leur lit dans l’après-midi du 21 vers 16 heures et cela a provoqué (une fois quand la pluie s’arrêta) l’ouverture de l’embouchure d’Andranomamelona qui se trouve à 500 mètres de Masomeloka où ces deux fleuves se jettent saisonnièrement dans l’océan Indien. Les deux fleuves se sont battus furieusement pour se jeter à l’océan et à leur passage, plusieurs villages ont été quasi isolés ou sous l’eau.

Le lendemain était mon aventure inoubliable. Il était prévu que j’ai quitté la Mission de Masomeloka pour rejoindre les chrétiens qui devaient se réunir à MANAKANA ANKARANILA situé à une vingtaine de kilomètres pour la célébration de la fête du Noël de toutes les 28 églises de ma section. A 7 heures du matin, je suis passé au bord du fleuve de Masora pour voir s’il était franchissable et je demandais à ceux qui travaillaient dans la barque s’ils commençaient à embarquer. Masora s’était calmé mais Santsio restait toujours furieux. Vers 10 heures, ils commencèrent l’embarquement des passagers en priorisant les urgences. J’ai pu également embarquer à 11 heures avec ma moto. Pour un trajet habituel de 20 minutes sur les deux fleuves, la traversée a duré une heure. L’aventure ne s’arrêta pas là ! Après avoir réussi à passer,  en arrivant à Ampanotoana, on nous a informés qu’il fallait s’arrêter là jusqu’à ce que le débordement du lit de Santsio s’apaise et d’y laisser ma moto. Je me suis arrêté. Vers 16 heures, les chrétiens de Manakana sont venus pour m’emmener avec eux parce que plusieurs personnes sont déjà arrivées sur le lieu pour la retraite à la préparation aux sacrements du baptême et du mariage. Voyant leur foi, j’ai pris courage de continuer ma route à pied. Nous avons quitté Ampanotoana vers 18 heures, sous la pluie et sur des sentiers glissants, parfois traversant des canaux furieux et des rizières débordantes. Nous sommes arrivés sur le lieu vers 21 heures. Edifié par la foi des gens, j’ai enduré avec patience et joie toutes ces difficultés. La retraite se déroula sous la pluie le 23 et le 24  décembre 2021. En entendant que j’étais déjà sur place, les chrétiens arrivèrent de plus en plus nombreux et à la célébration de la messe du Noël, nous étions autour de 2000 fidèles dont une vingtaine ont reçu le baptême et un couple le sacrement du mariage. Le 25 dans l’après-midi, sous un beau temps ensoleillé, tout le monde retourna chez soi avec joie. C’était l’une de mes plus belles et dures expériences que j’ai vécue à Masomeloka.

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Désormais, je continue ma route de l’Evangile dans la Mission de Mahanoro depuis le 17 octobre 2022 où je m’engage dans la pastorale en brousse. En vous laissant, je vous adresse mes sincères et cordiales salutations. A la prochaine lecture mes chers lecteurs.

P. RAFENOMANANTSOA M. Jacquot, omi