Première communion à Mani-Utenam

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02 canadaEnfin, j’ai pu célébrer la première communion pour nos jeunes de nos deux communautés, il s’agit de Mani-Utenam et de Uashat. Pourquoi je dis enfin, car le grand défi ; qui n’était pas évident en général, c’est de faire changer l’habitude et la mentalité. Effectivement, il faut avancer tranquillement puis il faut avoir de la patience.

Tout au début de notre démarche, en ce qui concerne la catéchèse, il convient de rappeler que j’ai fais plusieurs fois des annonces à l’église surtout les dimanches, même à la radio communautaire, pour avoir des catéchètes, mais en vain. On a essayé de trouver encore une autre possibilité. Du point de vue plus théorique, j’ai commencé les inscriptions pour les jeunes qui veulent vivre le sacrement de l’Eucharistie. En somme, ils étaient nombreux. C’était une occasion pour moi d’organiser une réunion avec les parents, puis j’ai lancé encore une fois un appel pour avoir des catéchètes. En conséquence, ils ont nommé  six femmes qui ont déjà donné le cours de la catéchèse à l’école.

Il faut d’abord rappeler qu’avant la révolution tranquille (La Révolution tranquille est une période de changements rapides vécue par le Québec dans les années 1960), toute la préparation sacramentelle se faisait à l’école. Alors, la catéchèse était un cours obligatoire et qu’il fallait vivre. Actuellement, même le vocabulaire « COURS » reste comme un vocabulaire courant pour les gens. Au lieu de dire catéchèse, ils m’ont téléphoné, ce sera quand le cours ? C’est difficile de le changer.
Ce qui m’a frappé beaucoup aussi, c’étaient les parents.  La catéchèse venait de commencer à peine qu’ils m’ont demandé déjà : ce sera quand la première communion ?

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Avec amour j’ai répondu : il faut que nos jeunes suivent au moins dix rencontres avec leurs catéchètes. Mais quelle réaction et surprise, ils ont eues ! De toute façon, ils n’étaient pas d’accord avec moi, en me répondant que c’est très long. On a parlé ensemble des avantages et des bons fruits que pourraient apporter ces dix rencontres.  

Finalement, on s’est convenu de faire six rencontres avec les jeunes. Sur la question de temps, les indiens n’ont pas trop de patience, ils se hâtent de faire subitement la préparation aux sacrements. Par cette exigence, il convient également d’affirmer que beaucoup de jeunes ont lâchés la catéchèse, autrement dit, au début, ils étaient 72 inscris, puis, seulement 31 qui ont reçu la première communion le 03 Juin et le 10 juin.
Mon impression personnelle : pour les gens, le plus important, c’est d’avoir le plus vite possible les sacrements, même sans préparation.
C’est pour cette raison ; je me sens coupable parce que la majorité de nos jeunes, ne savent même pas dire la prière « Notre Père » en montagnais, et la valeur du sacrement du pardon.

Pour moi, c’est une première expérience, mais au fur et a mesure que le temps passe, je pense qu’il y aura du changement, dans le sens positif.
La première communion, c’était une belle célébration, c’est pourquoi, je suis vraiment reconnaissant envers nos catéchètes bénévolat. Merci

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Père Alfred Zandry OMI